Lancement du projet de réponse a l’urgence nutritionnelle dans les zones a accès difficile dans la région du nord

Le Burkina Faso vit depuis 2015, une situation d’insécurité sans précédent avec de graves conséquences sur la vie quotidienne des populations. Les conséquences de ces attaques armées, se déclinent aux niveaux économique, social et humanitaire (crises alimentaires ou nutritionnelles). Les différentes attaques qui perdurent toujours entrainent de déplacements incessants de populations et une pression supplémentaire constante sur les services sociaux de base déjà insuffisants. Selon la situation des PDI actualisée au 31 octobre 2022 par le CONASUR, la région du nord totalisait à cette date 249 564 PDI (soit 14%), occupant ainsi la 3ème place après celles du centre-nord (27%) et du Sahel (28%). Les communes de Yako, Titao, Thiou et Gourcy totalisent 25% de ces PDI. Cette situation accroit davantage les vulnérabilités déjà existantes qui touchent principalement les enfants de moins de 5 ans et les FEFA. Selon le rapport de l’enquête rapide multisectorielle conduite par un groupe d’ONG, le 18 octobre 2022, dans la commune de Titao, les prix des denrées de première nécessité ont presque triplé du fait du blocus. Cela a contraint la quasi-totalité des ménages y compris les PDI à réduire le nombre de repas à 1 par jour. Le CH 2022, indiquait déjà en mars que 132 555 personnes dans la région du nord (soit 7% de la population) seraient en phase 4 de l’insécurité alimentaire en aout 2022, selon la situation projetée.
Cette stratégie d’adaptation doublée du faible accès aux soins de santé entraine de toute évidence une détérioration de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans qui sont les plus vulnérables en situation crise.

Selon le rapport de l’enquête SMART de 2021, la prévalence de la MAG était de 11,9% dont 0,6% de MAS et celle de la malnutrition chronique de 21,3%. Une enquête SMART rapide, réalisée en juillet 2022 dans 12 communes abritant des PDI, indique que le taux de malnutrition aiguë globale (MAG) dans la commune de Thiou atteignait 13,5% dont 4,4% MAS. Cette prévalence est respectivement de 18,8% et de 6,3% chez les PDI. Il ressort que les prévalences de la MAS sont au-delà du seuil d’urgence de 2% de l’OMS.
Pour répondre à cette situation nutritionnelle très préoccupante, APADE et son partenaire GRAD-A ont proposé et validé un projet sur l’allocation des Fonds de Réserves de OCHA dont l’objectif principal vise à contribuer dans les 4 communes à savoir Thiou,Titao, Yako et Gourcy classées prioritaires de la Région du Nord à la réduction de la mortalité infantile liée à la sous-nutrition aiguë ainsi qu’à la fourniture d’un paquet complet WaSH in nutrition. Il va contribuer également à la réduction de la morbi-mortalité liée à la malnutrition des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes dans les communes cibles. En vue d’opérationnaliser le projet, un atelier de planification suivi d’un atelier de lancement ont été tenus les 22 et 23 février 2023 à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord.

Publié par Kady TRAORE
Chargée de Communication

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